Le présent interview a été fait en janvier 2012 sur le site officiel des écrivains en Bulgarie.



 

 
L’écrivain Françoise Duval Interviewée par 
KNIGI NEWS

 
 
- Comment êtes-vous devenue l’écrivain Françoise Duval que l’on connaît aujourd’hui ? Pourriez-vous racontez aux lecteurs de KNIGI NEWS l’histoire de votre vie ?

- La plume m’a toujours accompagnée. Depuis ma plus tendre enfance. La seule différence c’est que je n’ai pas commencé à publier mes œuvres tout de suite. Tous ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours sur moi un stylo plume et des feuilles de papier voir un MOLESKINE. En 1990, à l’époque de la tombée du Mur dont le monde entier se souvient, j’ai quitté la Bulgarie pour devenir plus tard la Françoise Duval d’aujourd’hui. A l’époque je n’avais que dix-sept ans lorsqu’un jour du  février l’avion s’est posé à l’aéroport CDG à Paris. Une autre vie commençait pour moi. Ensuite, j’ai fait des études en France. L’histoire de ma vie est remplie de faits intéressants et il faudra que j’écrive le livre que beaucoup de mes lecteurs me demandent en permanence. Un roman un peu comme ceux de Bogomil Raïnov, un écrivain Bulgare qui a vécu longtemps à Paris et que le public connaît très bien. Quand j’ai commencé à écrire je ne savais ni quel pseudonyme j’allais prendre, ni à quel moment j’allais essayer d’être publiée, tout ce que je savais c’était que je voulais écrire et qu’il faudra que j’en trouve un, car tout écrivain a un pseudonyme. Aujourd’hui, le fait que j’ai un pseudonyme étonne certains de mes lecteurs.. Je ne comprends pas pourquoi ? Lorsque je signais le contrat avec la maison d’édition je me suis rendue compte que si j’ai choisi ce pseudonyme ce n’était pas un hasard. Après la Seconde Guerre mondiale il y a eu beaucoup de personnes qui se prénommaient Duval, Dupont, Dubois… Je laisse au lecteur deviner le reste… Il faut tout de même un peu de magie voir de mystère lorsqu’on est écrivain.

- Parlez-nous de votre carrière d’écrivain.

- Pendant ma carrière d’écrivain j’ai marché sur un chemin bien épineux, mais je pense que cela me permettait de ne pas m’asseoir sur mes lauriers. Je pense que chaque écrivain connaît ce chemin qui est rempli à la fois de barrières et de faits réels qu’on ne peut connaître que lorsqu’on est écrivain. Pendant très longtemps – pendant des années – toutes les portes auxquelles je décidais de frapper se refermaient voir ne s’ouvraient même pas. Et pendant que tout mon entourage s’attendait à ce que je baisse les bras je continuais le chemin qui, à mon sens, était celui que je devais prendre. En 1996 j’ai commencé à écrire un roman. Malheureusement, la muse m’a quittée et le roman n’a pas pu être terminé, mais j’ai gardé le manuscrit entamé. J’étais persuadée qu’il verra le jour. Deux ans plus tard la même chose arriva avec un autre roman. Ce phénomène s’est produit plusieurs fois et les manuscrits se cumulaient dans un tiroir. Oui, dans un tiroir, écrits à la main, et non pas sur le disque dur de mon ordinateur, tapés au clavier. C’est étrange n’est pas ? Pendant ce temps il fallait que j’ai tout de même un travail. Alros, j’étais traductrice et interprète. Le travail d’interprète ne me laissait pas beaucoup de temps pour mes manuscrits. Le soir quand je rentrais chez moi, ils m’attendaient et les corrections qui s’imposaient, ainsi que les héros qui tout à coup reprenaient leur place comme s’ils étaient vivant et réapparaissaient sur le papier. Cela a continué jusqu’au jour où j’ai pris la ferme décision que le manuscrit que je venais d’entamer ne serait pas classé, en prenant place sur la pile, comme les autres. J’étais plus que décidée à trouver une maison d’édition qui l’accepterait. Mes concurrents n’arrêtaient pas de me dissuader en me disant que ce que je veux n’a aucun sens et que cela n’irait pas très loin. Selon eux je n’avais qu’à me trouver un autre travail et oublier tout cela ! Il faut dire que lorsque je suis décidée je ne me laisse pas influencer et je vais au bout de ce que j’entreprends. Voilà comment a vu le jour « Bridgitte… ou à la recherche de l’âme sœur ». En ce moment le roman est en train d’être traduit en bulgare et plus tard il sera traduit dans d’autres langues, aussi. Après sa publication, j’ai écrit des contes qui vont paraître très prochainement.

- Suivez-vous ce qui se passe avec la littérature française moderne ? J’ai le sentiment qu’elle est en train d’abdiquer. Ce n’est que mon avis, bien sûr, en tant qu’observateur. Je trouve que la littérature contemporaine française ne décrit plus les sentiments humains, elle ne décrit pas ce que les héros ressentent et ce qu’ils vivent. L’humanisme a été remplacé par une haine sans merci entre les humains. Rabelais, Balzac, Maupassant, pour ne citer qu’eux, ont probablement renoncé depuis longtemps à la définition d’être des écrivain français Outre Tombe s’ils lisent Beigbeder, Houellebeck ... qui font partie du troupeau des monstres « modernes » français …

- Oui, bien sûr que je suis la littérature contemporaine française. Cela fait partie de mon travail. Un écrivain est obligé de se tenir au courant de ce qu’écrit la concurrence. Je suis d’accord avec vous. La littérature de bonne qualité devient un élément rare sur le marché littéraire d’aujourd’hui. Les auteurs comme Patrick de Carolis, Maurice Druon, Hélène Carrère d’Encausse, sont de plus en plus rares. Si abdication il y a c’est tout simplement parce que les temps changent. J’ai le sentiment que tout est synchronisé. Les auteurs classiques étaient respectés et étudiés autrefois. Aujourd’hui, personne en France, mise à part les vrais connaisseurs littéraires, ne veux lire ces auteurs-là. Quant aux professeurs de français j’ose dire qu’ils essaient toujours à imposer ces auteurs à leurs élèves, mais je n’exagèrerai sûrement pas si je vous dis qu’ils y arrivent du moins en moins et qu’ils ont de plus en plus du mal. Je suis bien placée pour en savoir quelque chose. Quant à la haine entre humains elle figure dans cinquante pour cent des livres bien accompagnée par le sexe. Il faut dire aussi que le schéma QUE DOIS-JE ECRIRE POUR QUE MES LIVRES SOIENT VENDUS a complètement changé.

- Suivez-vous la littérature contemporaine Bulgare ?

- Je la suis tant que cela m’est possible vu la distance de plus de deux milles kilomètres entre les deux pays et en prenant en compte le fait que je viens très rarement en Bulgarie. Je vois certains auteurs classiques qui se démarquent parmi les autres.

- J’ai l’impression que les lecteurs français connaissent bien mieux la littérature africaine que la littérature bulgare. C’est vrai ou je me trompe ?

- Le lecteur français ne connait quasiment pas la littérature bulgare. Il est logique pour un lecteur français de connaître la littérature africaine, car la France possède de nombreuses colonies en Afrique. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas remédier à ce vide littéraire. Personnellement je remédie à cela à chaque fois que cela m’est possible. Je parle souvent à mes lecteurs, et à tout mon entourage littéraire de la littérature bulgare. Il se trouve que d’une part, les lecteurs sont désinformés et d’autre part, une grande partie des écrivains bulgares ne sont pas traduits en français. Il faut dire aussi que les français et les langues étrangères cela en fait deux. Voilà pourquoi cette communication se trouve parfois rompue.

- Avez-vous une idée du nombre d’écrivains bulgares vivant aujourd’hui en France ?

- Non, je n’ai aucune idée de leur nombre. Par contre, je suis prête à aider ceux qui en ont envie à ce que leurs livres paraissent sur le marché français. D’abord en les traduisant, et ensuite, en les présentant à une maison d’édition.

- Que se passe-t-il avec les souvenirs que vous avez gardés de la Bulgarie d’autrefois ? Deviennent-ils de plus en plus pâles ou sont-ils bien conservés ?

- Les souvenirs ne peuvent pâlir, car c’est une chose impossible.

- Qu’est-ce qui vous lie à l’écrivain Ivan Robanov qui habite toujours en Bulgarie? C’est un écrivain en état d’émigration intérieure comme chaque créateur qui a du talent et qui vit en Bulgarie, car la vie littéraire dans notre pays est entourée par des agresseurs, même s’ils portent des noms bulgares et qu’ils détestent tout ce qui est bulgare ? Les Barbares sont bien présent ici depuis bien longtemps, Madame Duval. Ils ont conquis notre pays, brûlé nos livres, détruit nos monuments... Apparemment, des auteurs comme Ivan Robanov sont les derniers protecteurs et conservateurs de notre culture et de notre civilisation. De l’Ame Bulgare ! …

- Ce qui me lie à Ivan Robanov c’est une grande et belle amitié. Comme celles qui n’existent plus de nos jours. Je suis fière de connaître des personnalités comme Ivan Robanov. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années. Malheureusement, lors des événements de 1989-1990 j’ai quitté la Bulgarie, alors qu’il y est resté. Ensuite, la vie de chacun a pris une direction différente. Il n’y a que ceux qui le connaissent très bien qui peuvent dire, comme vous le faites, qu’il est l’un des protecteurs et des conservateurs de l’Ame Bulgare ! …Les personnalités comme lui ne sont pas nombreuses aujourd’hui. La Bulgarie a besoin de plus d’auteurs comme lui en ce monde. Il ne faut pas oublier que François Mittérrand disait autrefois, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, «  Si vous voulez connaître l’histoire du monde, commencez par apprendre l’histoire des Bulgares » ! En ce qui me concerne, j’essaie de faire mon possible étant loin de ce pays en me disant qu’il faut aussi que quelqu’un en dehors du pays contribue à sa connaissance. Il faut que quelqu’un fasse connaître la Bulgarie et raconte aux autres ce qu’est réellement la Bulgarie. En disant qu’il faut d’abord connaître les bulgares pour ce qu’ils sont vraiment au lieu de commencer par les préjugés. De dire aux autres que la Présidente du Brésil a des origines bulgares, que celui qui avait enveloppé le Pont Neuf est un bulgare, que l’extrait des roses de la vallée des roses vendu aux parfumeurs comme Yves Saint Laurent, Chanel, Dior, se trouve en Bulgarie, que Danone, dont tout le monde consomme les articles aujourd’hui a été fondé par un juif Bulgare, etc… . Souvent, lorsque je mentionne de tels faits on me dit « Cela, on ne le savait pas ! »

- J’ai essayé de présenter aux lecteurs français un des éléments les plus parlant de notre folklore LES MEILLEURS CONTES BULGARES. Le ministère de la culture chez nous n’a pas pris en compte ce choix. Il s’est engagé à la médiatisation d’un texte de littérature « moderne ». Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’un ministère en France aurait réagi de la même façon ? Je ne rajoute pas que le même ministère a refusé de soutenir la maison d’édition « Winiscorp » qui voulait publier en 2011 un recueil de « Contes Bulgares » que j’allais remanier personnellement. Qu’en pensez-vous ? A quoi devons-nous cette haine des fonctionnaires bulgares envers les contes qui font partie de notre folklore ?

- Je pense que le ministère de la culture ne se rend pas compte que « Les meilleurs contes bulgares » représentent le mieux le folklore d’un pays et que c’était sûrement le meilleur choix. En dehors de cela, je trouve que les fonctionnaires en question sont mal informés en ce qui concerne les goûts des lecteurs français. Voilà pourquoi ils ont préféré le roman  « moderne » aux contes. Vous pouvez leur dire, qu’en France les contes s’achètent comme des petits pains. Bien plus que n’importe quel autre roman. Ce n’est qu’après que prennent place dans les ventes les romans. Quant au ministère en France, je pense qu’il aurait laissé passer les deux œuvres, car ils visent des publics différents. Dans tous les cas les contes n’auraient pas souffert.

- Votre conte pour enfants « Une maman perdu » sera bientôt sur le marché bulgare. Connaissez-vous la date exacte de sa parution ?

- En ce moment il se trouve à l’impression. Le reste dépend de la maison d’édition.

- Vous ne vous rendez peut-être pas compte, mais en Bulgarie il n’y a quasiment pas de littérature pour la jeunesse. Dans ce domaine les maisons d’édition n’acceptent que les œuvres traduits. Les écrivains bulgares n’ont pas le droit de publier de tels œuvres. On considère qu’ils ne maîtrisent pas la méthodologie que l’on appelle le pseudomodernisme que demande l’écriture pour enfants.

- Que faire face à cela ? Ce sont les risques de la profession.

- Avez-vous un auteur bulgare préféré ?

-Ivan Robanov ! Est-ce que quelqu’un en douterait ?

- Finalement, qui êtes-vous ? Comment vivez-vous ?

- Il est difficile de dire qui suis-je. Je dirais que je suis une écrivaine qui, malgré le fait d’avoir quitté la Bulgarie depuis plus de 20 ans se sent dérangée au plus haut point et de tout son être lorsqu’on ose critiquer gratuitement les richesses d’un pays mal connu. Ne parlons pas du fait que certains « accusateurs » le font sans aucune preuve, quant à des preuves valables n’en parlons même pas, il n’y en a pas ! Quant à savoir comment je vis, ma vie est comme celle de tous les autres écrivains, avec tous les risques que cette profession comporte. Sans avoir toujours l’heure, sans vraiment savoir s’il fait jour ou nuit. Parfois je suis victime de l’absence de l’inspiration. Comme chaque auteur. Tout ceci, au fond, fait partie de la profession.

- Y a-t-il quelque chose qui ne vous convient pas sur KNIGI NEWS ?

- Ce qui ne me convient pas, c’est que certaines personnes oublient leurs origines et lorsqu’elles sont interviewées par KNIGI NEWS osent dire que la littérature bulgare traverse une période d’adolescence. Je trouve, personnellement, que critiquer de cette façon c’est un signe d’un caractère bien faible. J’ose attirer l’attention sur le fait que la littérature bulgare, à mon humble avis, est loin de traverser une période d’adolescence. Elle a toujours su vivre des moments de stresse et d’autres émotions qui lui sont imposés principalement par ses écrivains. La littérature d’un pays vit grâce à ses créateurs, qui la portent dans leur cœur. Lorsqu’ils sont inspirés, afin de pouvoir écrire, leur lecteurs sont contents de pouvoir trouver leurs œuvres sur le marché. S’il y a des auteurs qui ne se sentent pas inspirés KNIGI NEWS n’y est pour rien.

INVERVIEW Stoyan Valev
/  KNIGI NEWS /
(Le site officiel des écrivains Bulgares)
 
 
   
 




 

PRESENTATION DE FRANCOISE DUVAL
PAR IVAN ROBANOV  (écrivain classique bulgare)

http://www.knigi-news.com/?in=pod&stat=7543&section=9&cur=500


Françoise Duval est une écrivaine française que je connais depuis son enfance et je voudrais la présenter aux lecteurs bulgares. Le conte pour enfants que vous pouvez lire ici existe en français, allemand, italien et bulgare en sachant que l’original est en français. Récemment, j’ai eu l’occasion de lire son roman « Bridgitte… ou à la recherche de l’âme sœur » qui est publié aux Éditions Du Net. Il sera traduit et publié en bulgare. D’ailleurs, il est en train d’être traduit en allemand, italien et anglais.

C’est un merveilleux roman. Un écrit passionnant qui vous laisse sans voix. L’écrivaine, à travers son héroïne principale Bridgitte, cherche des réponses à certaines questions principales dans l’existence humaine comme : Qu’est-ce que la solitude de nos jours ? Arrive-t-elle à prendre le dessus sur le matérialisme ? Sommes-nous humainement pauvres aujourd’hui ? Ce sont des questions existentielles auxquelles chacun d’entre nous cherche les réponses. Je suis convaincu que Françoise a déjà trouvé les réponses à de nombreuses questions posées dans son livre. Je lui souhaite de trouver celles qu’elle n’a pas encore trouvées, d’en chercher d’autres pendant longtemps encore et de les partager avec les lecteurs, les écrivains… du monde entier comme elle le fait aujourd’hui avec son roman « Bridgitte… ou à la recherche de l’âme sœur ».

Françoise Duval connais de nombreux pays. Quasiment toute l’Europe. Elle est partie vivre à deux reprises en Mongolie. Elle connaît très bien l’Italie, Le Royaume-Uni, l’Espagne, la Pologne, la Bulgarie. La liste est loin d’être exhaustive. Elle continue de voyager et ces voyages inspirent fortement ses écrits. Cela fait plus de 23 ans qu’elle a choisit Paris pour y vivre définitivement tout en continuant de voyager aussi bien en France qu’à l’étranger.

Je suis convaincu aussi qu’elle est toujours fortement attachée à son pays d’origine et que rien ni personne ne pourrait l’influencer concernant son attitude envers son pays natal. Même les événements historiques n’y pourraient rien. D’ailleurs, ses actes sont très éloquents concernant cette « relation » qu’elle a toujours avec son lieu de naissance. Un des exemples les plus parlants c’est le guide touristique qu’elle prépare sur La Vallée des Roses, Le Chevalier de Madara, et d’autres monuments classés UNESCO qu’elle voudrait présenter à ceux qui ne les connaissent pas !

 

Présentation de Françoise Duval au public littéraire bulgare

Par IVAN ROBANOV (écrivain historique contamporain)

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